Le syndicat professionnel OTRE et l’ensemble de ses fédérations se mobilisent contre le projet de loi Climat et les mesures qui pénaliseront le transport routier. Si le secteur s’est engagé et continuera de le faire, pour la transition écologique, il conteste le projet sur le fond – hausse de la fiscalité… – et sur la forme – vision idéologique, refus de concertation de la part des pouvoirs publics.
Un projet qui privilégie la rentabilité fiscale et budgétaire plus que l’écologie
Pour la fédération Nouvelle Aquitaine, il faut notamment rappeler que «le remboursement partiel de TIPCE», dont il est envisagé la suppression à horizon 2030, «permet aux poids lourds français de faire face à la concurrence européenne, le carburant étant bien moins taxé dans la plupart des États membres». Du côté de l’OTRE Champagne-Ardennes, on souligne que «Une vision simpliste (…) propose de taxer les camions avec un soi-disant objectif d’amélioration du bilan carbone du transport routier. Or, taxer n’a pas d’effet sur l’environnement», mais va, en revanche «plomber davantage la compétitivité des entreprises françaises du transport routier de marchandises» et faire disparaître le «pavillon hexagonal sur nos routes».
Dans les Hauts-de-France, le syndicat note que «depuis l’instauration de l’Écotaxe en Belgique, le nombre de camions circulant sur le réseau taxé a augmenté de 6%» et, plus largement que «nous sommes face à un honteux souhait de rentabilité fiscale et budgétaire au détriment des louables objectifs climatiques». La fédération d’Occitanie dénonce pour sa part «(le-NDLR) diktat d’une Convention citoyenne dépourvue de toute légitimitédémocratique et populaire» et «un projet de loi qui, enveloppé dans des arguties et des alibis verts, privilégie une fois de plus, la rentabilité fiscale et budgétaire».
En attente d’une offre constructeur adaptée, viable…
Les professionnels de Franche-Comté sont dans l'exigence que «les constructeurs soient en mesure de fournir une offre réelle de véhicules performants à motorisation alternative ! Les transporteurs s’en équiperont, comme ils n’ont cessé de le faire depuis plusieurs décennies en répondant aux meilleures normes environnementales, pour peu que les infrastructures d’avitaillement correspondantes soient au rendez-vous et que le coût reste admissible». De même, la fédération Pays de Loire insiste sur le fait que pour évoluer vers un «transport routier vert», il est nécessaire «une véritable lisibilité et donc d’une planification de l’effectivité de l’offre constructeur et de distribution, économiquement viable, répondant à tous les usages de la diversité des transports d’ici à 2050».
Le camion ne doit plus être considéré comme le problème mais comme la solution
La fédération Centre-Val de Loire tient à rappeler que «Les transporteurs français ont servi le pays durant la crise COVID, et bien d’autres depuis des décennies. Ils sont pourtant vertueux les transporteurs, en s’inscrivant dans une contraignante certification eco-environnementale, en participant activement au développement d’un réseau de distribution de GNV et de bornes de rechargement et en investissant dans l’acquisition des véhicules performants en matière d’émission de gaz à effet de serre. Ils s’engagent chaque jour davantage avec l’ADEME et les Régions pour accompagner la “croissance verte”».
L’OTRE Normandie dénonce le fait que «le Président de la République et le Gouvernement sont sourds à nos demandes répétées, portées par l’ensemble des organisations professionnelles, pour introduire des mesures législatives efficaces pour atteindre les objectifs de protection du climat», témoin aussi le fait que «la ministre de la Transition écologique a prévenu (…) qu’elle ne changerait pas un iota des mesures fiscales envisagées».
Pour l’organisation de transporteurs en Auvergne Rhône-Alpes, comme pour l’ensemble des fédérations: «Dans une économie écologiquement responsable, le camion ne doit plus être considéré comme le problème mais comme la solution. La transition énergétique passera par un transport routier vert, au parc renouvelé par une aide publique forte». La fédération PACA en appelle à la «confiance au dialogue, confiance à l’échange, confiance en nos professionnels», non sans alerter les parlementaires sur l’éventualité «de faire valoir nos arguments à la manière ancestrale».
Communiqués OTRE Auvergne, Bourgogne-Franche Comté, Centre-Val de Loire, Hauts-de-France, Nouvelle Aquitaine, Occitanie, Pays de Loire, PACA – 17 mars 2021