PAC 2021-2027: les syndicats agricoles posent leurs exigences
Plusieurs syndicats agricoles exigent une politique agricole commune permettant aux paysans de s'engager dans la transition agro-écologique et de contribuer à la souveraineté alimentaire.
Pour un maintien des aides couplées
À cet égard, la Conf’ souligne l'insuffisance des «dernières propositions du Ministère de l'agriculture pour le premier pilier de la PAC». La Confédération s'oppose, en particulier à la «fusion des enveloppes des aides couplées destinées aux vaches laitières et vaches allaitantes», considérant que «les aides couplées doivent encourager les élevages à la relocalisation de l'engraissement, à être plus autonomes en protéines (…) et à avoir un meilleur impact sur l'environnement», dispositif dont elle plaide l'extension à l'ensemble des producteurs de «fruits et légumes» et à l'«arboriculture». En outre, la seule «certification HVE» ne lui paraît pas être une bonne approche de l'agro-écologie.
Pour le Modef, une nouvelle politique agricole commune exige de «remettre en cause les grands principes du libéralisme au nom du caractère spécifique des produits agricoles et alimentaires». Le syndicat préconise aussi le maintien des «aides couplées» à leur niveau actuel, ainsi que: une hausse de l'«enveloppe du premier pilier», la garantie par l'État de «prix rémunérateurs», la «revalorisation des aides vers les petites exploitations» et leur «plafonnement à 50000 euros/actif».
Côté FNSEA, on estime que «les premières pistes d’évolution du ministère de l’Agriculture nécessitent des clarifications et font apparaitre des lacunes inquiétantes». Concernant les «aides couplées», le syndicat plaide pour «des enveloppes significatives sans exclure de faire évoluer les modalités d’activation et les montants afin de limiter les effets de la convergence». Opposé aux modalités d’aides envisagées pour l’élevage bovin, il plaide pour le «maintien du ciblage de l’ICHN sur l’élevage», ainsi que pour une véritable compensation de la convergence pour les céréaliers.
Sur le sujet des «éco-régimes», la FNSEA «défend un accès facilité à tous les agriculteurs pour un niveau d’aide unique», prenant en compte «l’agriculture de précision, l’agriculture de conservation des sols, la certification bas carbone, la valorisation des cultures intermédiaires». En outre, elle s’oppose à un transfert supplémentaire du 1er vers le 2e pilier au-delà du seuil actuel.
L'enjeu de la gestion des risques
Du côté des producteurs betteraviers (CGB), de maïs (AGPM), de blé et autres céréales (AGPB), d'oléagineux (FOP), on considère égalementt que «les propositions mises sur la table dans le cadre du Plan stratégique national (…) risquent de pénaliser de nouveau les exploitations de grandes cultures: rythme de la convergence des aides, taux de paiement redistributif, accès à l’éco-régime». Les fédérations demandent donc que cessent les «transferts» du premier vers le second pilier; une «convergence des aides limitée» et une adaptation des «aides couplées»; «la reconnaissance de schémas de certifications tels que la certification environnementale de niveau 2 et la certification maïs». Elles soulignent en outre la nécessité du «développement des outils de gestion des risques et plus particulièrement de l’assurance climatique» et celle d'un «soutien amplifié à l’investissement pour les exploitations».
Côté syndicats de salariés, la fédération Agriculture de la CFDT (FGA-CFDT) défend le principe de la «conditionnalité sociale des aides» afin de remédier à la précarisation de l'emploi agricole.