Confortés par la mobilisation d'ampleur du jeudi 5 décembre 2019, les syndicats de salariés (confédération, fédérations de métiers) entendent bien continuer à mobiliser pour aboutir à l'abandon du projet de réforme des retraites.
Pour une grève massive intergénérationnelle le 10 décembre 2019
L'intersyndicale constituée par la Confédération générale du travail, Force ouvrière, Solidaires, la Fédération syndicale unitaire, le Mouvement national des lycéens, l'Union nationale lycéens, la FIDL, l'Union nationale des étudiants de France, «réaffirment leur refus d’un système par points dit universel qui immanquablement conduirait à une baisse des pensions et à devoir reculer encore l’âge de départ» et somme le Gouvernement de «prendre ses responsabilités en ouvrant de réelles négociations sans préalable avec toutes les organisations syndicales». Appel à «une journée massive de grève et de manifestations interprofessionnelles et intergénérationnelles» est lancé pour le 10 décembre 2019..
Le comité confédéral de la Confédération générale du travail constate que la prise de parole du Premier ministre a certes pris acte de «La mobilisation historique du 5 décembre», mais que «Le Président de la République et le Premier ministre ont choisi une stratégie d’affrontement face aux exigences et aux revendications des salariés, des retraités et de la jeunesse». Moyennant quoi le syndicat de salariés «encourage (…) à renforcer et élargir les grèves reconductibles dans tous les secteurs d’activité» et annonce une nouvelle mobilisation «le 10 décembre puis dans les jours et les semaines suivantes».
Solidaires dénonce les faux-semblants des déclarations du Gouvernement concernant les «régimes spéciaux», oubliant que la mobilisation a été beaucoup plus large; les «enseignants», omettant ce qui se passe pour l'ensemble de la fonction publique; la «solidarité des Français» plutôt que celle «des métiers», mais en n'optant pas pour des conditions favorables concernant aussi bien l'âge de départ, la pénibilité, que le niveau de pensions.
L'intersyndicale des fédérations syndicales d'enseignants (CGT-Education, FNEC-FP FO, Syndicat national des lycées et collèges, Solidaires Éducation, Fédération autonome de l'éducation) sera de la mobilisation du 10 décembre et prévoit de refaire le point «le 11 décembre pour les suites rapides à donner au mouvement». Pour le collectif, «le Gouvernement doit retirer son projet et ouvrir de réelles négociations pour améliorer le système actuel de retraite et revaloriser les salaires des personnels».
Le syndicat du secteur des transports aériens Alter, affilié à l'Union syndicale Solidaires, relaie l'appel à manifester du 10 décembre, non sans avoir rappelé que le «Gouvernement (…) continue de jouer des oppositions des régimes spéciaux et autonomes en vantant l’uniformisation (le fameux projet de loi «RU» pour Régime universel). Cet alibi facile (…) n’a pour objectif que la baisse globale des pensions (budget constant pour un nombre de retraités grandissant), l’accaparement des réserves des régimes complémentaires par des fonds privés (plusieurs centaines de milliards d’euros), dont celles de la CRPN, et, in fine, forcer les salarié.e.s à se tourner vers des régimes de retraite complémentaire par capitalisation».
Contre la réforme des retraites, mais pas seulement…
La Fédération nationale agroalimentaire et forestière de la CGT (FNAF-CGT) souhaite non seulement le «retrait du projet “Macron»», mais défend «des revendications légitimes et notamment celles de l’augmentation des salaires, de l’amélioration des conditions de travail, de l’emploi, de l’organisation du travail, du respect des droits syndicaux», ce pourquoi elle appelle «à poursuivre la lutte avec des arrêts de travail de 1 à 24 heures pour les 6 - 7 et 8 décembre».
La fédération du secteur pénitentiaire de la CGT se joint à l'appel pour le 10 décembre en insistant sur le fait que «la protection sociale, la retraite, la santé, sont des investissements. Il faut donc développer ces items : les impulser, les améliorer, les conditionner afin de procurer un bien-être pour tous».
Pour défendre la liberté d'informer
Le Syndicat national des journalistes dénonce les blessures infligées «selon un comptage effectué par le collectif Reporters en colère, (à-NDLR) 25 consœurs et confrères seraient concernés, dont 19 dans la capitale», lors de la mobilisation du 5 décembre. Le syndicat «accompagnera les journalistes qui déposeront plainte» et aux représentants des Nationaux Unies «qui ont été informés sur la situation d’atteintes graves aux libertés en France, d’interpeller Emmanuel Macron pour que liberté d’informer et la liberté d’être informé soient respectées en France».
Communiqué Alter; Communiqué SNJ – 7 décembre 2019; Communiqué intersyndicale CGT, FO, Solidaires, FSU, MNL, UNL, FIDL, UNEF; Communiqué CGT; Communiqué Solidaires; Communiqué intersyndicale CGT-Education, FNEC-FP FO, SNALC, Solidaires Éducation, FAEN; Communiqué CGT Pénitentiaire – 6 décembre 2019; Communiqué FNAF-CGT – 5 décembre 2019