Suite à la mobilisation du 5 décembre 2019, les syndicats de salariés interpellent le Gouvernement afin qu'il revoie la copie et promettent d'ores et déjà de continuer la lutte si tel n'est pas le cas.
L'intersyndicale entend poursuivre et élargir la contestation
Une convergence syndicale s'est établie entre syndicats de salariés (Force ouvrière, Confédération générale du travail, Union syndicale Solidaires, Fédération syndicale unitaire) et d'étudiants (Union nationale des étudiants de France) et lycéens (Union nationale lycéens) pour se mobiliser le 5 décembre 2019.
Au lendemain de la journée, l'intersyndicale devait se réunir pour, selon la Confédération générale du travail, «analyser la situation et de proposer d’autres “temps forts” interprofessionnels». La CGT souligne que l'initiative syndicale est «soutenue par des centaines d’associations, de collectifs et de mouvements de citoyens, par des centaines d’intellectuels et artistes et par des dizaines d’organisations syndicales internationales» et reçoit un «soutien fort de la population». Faute de «renoncer à son projet de réforme et engager de réelles négociations pour assurer la pérennité et l’amélioration de notre système de retraite», le «président de la République (…) exposera le pays à un conflit social majeur et en portera l’unique responsabilité».
Force ouvrière, dont le siège accueille la réunion intersyndicale du 6 décembre, estime que «la mobilisation dans les manifestations est d’une ampleur rare, inédite depuis 2010 et 1995» et démontre «une adhésion générale des salariés», une «détermination affichée en nombre et dans le calme !». Pour FO, le Gouvernement doit opter pour «l’ouverture de négociations sans préalable. Le projet de régime unique par point est largement rejeté. On peut et doit préserver et améliorer le système actuel et ses régimes». En tout état de cause, l'élargissement de la mobilisation reste à l'ordre du jour.
Solidaires plaidera, lors de la réunion «la reconduction de la grève, de manifestations interprofessionnelles larges et unitaires partout le 7 décembre et d’appels à des journées de grèves et de manifestations dès la semaine prochaine, afin d’élargir et d’ancrer la grève reconductible». Non sans avoir mis en cause la volonté du pouvoir et de certains médias de justifier les «violences policières», «ternir l’image des manifestations», le syndicat se félicite d'un «big bang social qui est en route et qui marque le refus total de cette contre-réforme des retraites», mais aussi «des mesures qui ont aggravé la précarité et les inégalités sociales avec par exemple la réforme de l’assurance chômage, la baisse des APL».
Les professions libérales pas prêtes à se mettre au régime universel
Reçue le 5 décembre par le Haut-Commissaire à la réforme, la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) constate que «Le Gouvernement concerte mais ne négocie pas: la CSMF, elle, négocie mais perd patience. Et elle n’hésitera pas à appeler tous les médecins libéraux à engager un bras de fer (…) pour sauver leur retraite», c'est-à-dire la CARMF et ses réserves, la limitation à 1 PASS, le maintien de l'ASV, la participation à la gouvernance.
Le collectif SOS Retraites, réunissant 16 organisations (ordres professionnels, syndicats de professionnels libéraux et de salariés des secteurs de la santé, du juridique, du transport aérien) se dit «solidaire des mobilisations en cours dans le pays» et fustige «le dogmatisme du Gouvernement et le simulacre de concertation». Il entend plus particulièrement défendre les régimes autonomes contre un projet qui aboutirait à «supprimer ces régimes, à faire un hold-up d’État sur leurs réserves cotisées et à majorer le coût du maintien des retraites à leur niveau actuel (…) sans toutefois garantir le maintien des pensions actuelles». L'ensemble des professionnels relevant de ces régimes est appelé à «à cesser toute activité le 3 février prochain».
Si elle ne s'associe pas à la mobilisation du 5 décembre, la Fédération française des praticiens de santé (FFPS) «partage les inquiétudes générées par le projet de réforme». À l'issue d'une journée de concertation sectorielle avec le HCCR, elle estime que «les revendications portées par nos représentants ont permis au HCRR de tenir compte des particularités de nos professions», notamment sur la compensation de la «majoration des cotisations». Pour autant, «Il reste cependant du chemin à parcourir pour que cette réforme soit acceptable».
Communiqué CGT; Communiqué FO; Communiqué Solidaires; Communiqué CSMF; Communiqué collectif SOS retraites; Communiqué FFPS – 5 décembre 2019