Le projet de réforme des retraites en particulier, sera au cœur de la grande mobilisation du 5 décembre 2019, regroupant syndicats de salariés, de professionnels libéraux, d'exploitants agricoles, d'employeurs.
Convergence syndicale chez les salariés
Une convergence syndicale s'est ainsi établie entre syndicats de salariés (Force ouvrière, Confédération générale du travail, Union syndicale Solidaires, Fédération syndicale unitaire) et d'étudiants (Union nationale des étudiants de France) et lycéens (Union nationale lycéens) pour se mobiliser massivement, étant entendu que «Malgré des signaux révélateurs d’un rejet massif du régime de retraite par points, le gouvernement poursuit son projet de réforme qui aura pour conséquences de diminuer le niveau des pensions et de dégrader les droits de toutes et tous, particulièrement des plus précaires et des femmes». Une suite à donner au mouvement sera envisagée au lendemain de cette journée.
Force ouvrière souligne, par ailleurs que contrairement aux arguments avancés par le Gouvernement, la réforme programmée n'aboutira pas à améliorer la situation des femmes à la retraite. S'appuyant sur un rapport de l'Institut de la protection sociale (IPS), le syndicat de salariés relève que «avec un système par point, c’est l’intégralité de la carrière qui pèse; toutes les périodes “creuses” diminuent donc le montant final de la pension», un système moins avantageux en matière de droits familiaux, «une réduction de l’accès à la pension de réversion».
FO réaffirme qu'il serait possible d'améliorer les choses avec le système actuel, en actant les mêmes droits pour les femmes et les hommes : «10 meilleures années de revenus», «prise en charge par les employeurs du complément de cotisations salariales et patronales (…) pour chaque contrat (…) à temps partiel», «majoration des heures complémentaires», «choix de la répartition des trimestres d’éducation», «bénéfice de la pension de réversion aux couples (pacsés–NDLR)», «revalorisation de la pension de réversion à hauteur de 60% de la retraite du défunt».
Forte aussi de l'analyse de l'IPS, la CGT plaide aussi pour des mesures spécifiques aux femmes ayant peu cotisé: «minimum de pension égal au Smic», «réelle égalité salariale femmes/hommes», pas de «recul de l’âge de départ de celles qui bénéficient d’une carrière complète grâce aux trimestres acquis grâce à la Majoration de durée d’assurance»».
Les syndicats nationaux de journalistes affiliés à la CGT et à FO appellent «l'ensemble des rédactions à se mobiliser», en rappelant que «Les grandes victimes de cette réforme des retraites seraient bien évidemment une nouvelle fois les journalistes rémunérés à la pige et en contrats précaires, déjà touchés de plein fouet par la scandaleuse réforme de l’assurance-chômage et particulièrement les femmes, qui sont majoritaires parmi eux».
La CGT pénitentiaire dénonce une «réforme imposée dans un simulacre de dialogue social», qui laisse au demeurant subsister un «flou (…) sur les personnels de sécurité et les surveillants, qui se voient juste promettre l'hypothèse d'une étude d'un système compensatoire». L'organisation y voit le passage «vers des dispositifs individuels pouvant aller jusqu'à la capitalisation» et exige, au contraire, le maintien du système par répartition, un âge de départ à 60 ans, et plus spécifiquement au secteur pénitentiaire «une bonification de 1 an tous les 4 ans», «le cadre actif pour les catégories PT, PA, PIP», «un taux de remplacement à 75% du salaire minimum reposant sur la rémunération des 6 derniers mois», «l'indexation de la pension sur le salaire moyen».
Les employeurs de l'aide à domicile exigent une revalorisation des rémunérations
L'Union nationale de l’aide, des soins et des services aux domiciles (UNA) affirme sa solidarité avec la mobilisation, motivée par la situation particulièrement difficile des professionnels de l'aide à domicile. C'est l'occasion pour le syndicat d'employeurs de fustiger l'absence de concrète de mesures de revalorisation salariale, au sein du PLFSS 2020 comme dans le cadre de la loi Grand âge. Pour l'UNA, il est nécessaire d'engager «une réforme structurelle de la tarification du secteur», concrétisée par: «un tarif national socle versé par les conseils départementaux, via l’APA et la PCH», «un complément de l’ARS pour financer la qualité des services et renforcer l’attractivité des métiers (rémunération, formation, temps de coordination…)».
Un syndicat d'exploitants agricoles dans le mouvement
La Confédération paysanne fait également savoir qu'elle sera mobilisée pour exiger notamment «une revalorisation des pensions les plus basses notamment pour les femmes et retraité-e-s d'Outre-Mer: pas de retraite en dessous du seuil de pauvreté» et, plus généralement pour «système de retraite par répartition solidaire et équitable, où chacun-e cotise selon ses moyens et perçoit selon ses besoins».
Communiqué UNA – 3 décembre 2019; SNJ-CGT, SNJ-FO ; communiqué Confédération paysanne – 2 décembre 2019; Communiqué intersyndical FO, CGT, FSU, Solidaires, UNEF, UNL – 29 novembre 2019; Communiqué CGT Pénitentiaire – 28 novembre 2019