Force ouvrière désapprouve les mesures annoncées par le Gouvernement en matière d’immigration et, en particulier, de «quotas». Le syndicat de salariés estime que cette mesure est inefficace, témoin le fait que «la liste des métiers en tension ouverts aux ressortissants d’un État hors UE existe depuis 2007 et n’a jamais fait la preuve de sa pertinence». Qui plus est, rappelle FO, «le recours à une main d’œuvre immigrée ne saurait en rien exonérer de la nécessité de revaloriser la nature de ces emplois». Défavorable par ailleurs à la mesure concernant l’aide médicale d’État, le syndicat souligne plus largement son attachement à ce que la question de l’immigration soit «avant tout (…) abordée sous l’angle de la dignité humaine et des droits de l’homme et des travailleurs» et non sous celui de l’échange de marchandise.
La Confédération générale du travail préconise, de son côté, «la régularisation de tous les travailleurs sans-papiers, indépendamment du bon vouloir du patronat mais sur simple preuve de la relation de travail». Pour le syndicat, l’attitude gouvernementale s’inscrit dans une «offensive libérale autoritaire sans précédent», et «redonne une nouvelle fois la main au patronat en liant le futur migrant à un Visa à durée déterminée lié à un contrat à durée déterminée et en accroissant ainsi le lien de subordination exclusif entre l’entreprise et son futur salarié». La CGT rappelle en outre que le Conseil constitutionnel avait invalidé, en 2007, les quotas d’immigration envisagés par le président Nicolas Sarkozy. Elle s'insurge, par ailleurs, contre la «mise en place d’un délai de carence de trois mois pour l’accès à des soins» (PAMU-CMU), contrevenant, selon elle à «une sécurité sociale et universelle qui ne fait pas de distinction entre les individus et qui surtout ne laisse pas payer le prix politique et humanitaire de décisions électoralistes et démagogiques».
L’union syndicale Solidaires évoque des mesures «réactionnaires et inhumaines», qui vont «contraindre les travailleurs et travailleuses immigré(e)s à des choix qui ne sont pas nécessairement les leurs» et généraliser une «main d’œuvre à bon marché» pour des métiers pourtant qualifiés. Le syndicat de salariés dénonce aussi les mesures restrictives à l’accès aux soins, au regroupement familial, à la régularisation des parents d’enfants nés en Fance.
Communiqué Solidaires; Communiqué CGT – 7 novembre 2019; Communiqué CGT; Communiqué FO – 6 novembre 2019