Les négociations commerciales EGAlim toujours insatisfaites
Les négociations commerciales liées à la loi EGAlim, qui doivent se conclure sous peu, ne satisfont pas les syndicats professionnels agricoles et les entreprises de l'agro-alimentaires, pour lesquels la grande distribution doit cesser la «guerre des prix».
La Coordination rurale décide de ne plus participer aux discussions avec le ministère de l'Agriculture, jugeant insuffisant l'impact des négociations EGAlim. Pour la CR, les «relations commerciales entre les différents maillons de la filière» ne permettront «de garantir des prix agricoles supérieurs à leur coût de production» si le Gouvernement ne se décide pas à «faire adopter au niveau européen une PAC modernisée qui protège et régule les productions et les marchés agricoles».
Intégrer les surcoûts de la crise sanitaire dans la négociation commerciale
De leur côté,la FNSEA et Jeunes agriculteurs mènent depuis fin janvier, des actions auprès de directeurs de magasins, des pouvoirs publics territoriaux, afin de sensibiliser au respect de la loi EGAlim et à la nécessité de mener à bien les négociations commerciales. Alors que l'échéance de clôture de ces négociations se rapproche, force est de constater que «les objectifs ne sont pas atteints. Au lieu d'un prix construit en marche avant à partir des coûts de production agricole, c'est une déflation en cascade qui s'impose aux producteurs», ce tandis qu'industriels et distributeurs «imposent des contraintes sur les conditions de production toujours plus fortes, sans les rémunérer en conséquence». Appel est donc lancé pour que les distributeurs et intègrent «les engagements qu'ils ont pris», pour que «l'État (prenne-NDLR) des mesures fermes et faire pleinement respecter la loi», et pour que le consommateur se mobilise aux côtés de l'agriculteur.
L'Association des entreprises de produits alimentaires élaborés juge nécessaire d'adapter le mode de négociation commerciale avec la grande distribution. Le syndicat de l'agroalimentaire dénonce la «pression déflationniste croissante des distributeurs», alors que «dans un contexte de hausse généralisée des coûts des matières premières, aggravé par la crise Covid, une revalorisation des prix est impérative». Il lance un appel à la grande distribution pour, au-delà de l'enjeu immédiat, «soutenir les travaux engagés par les entreprises alimentaires pour améliorer la qualité des produits, structurer des filières, décarboner leurs processus de production».
Un avis partagé par d'autres acteurs de la filière (Association des industries agro-alimentaires, Coopération agricole, Fédération des entreprises et entrepreneurs de France, Ilec-Les entreprises de marque), pour lesquels la «guerre des prix» n'a que trop duré, même si des efforts ont été consentis par une partie de la grande distribution. Le collectif souligne que «les entreprises de toutes tailles (…) font face à une flambée des cours de certaines matières premières agricoles mais aussi à une hausse du prix des emballages, des transports ou encore d’autres surcoûts liés à la crise sanitaire», lesquelles ne «sont toujours pas suffisamment intégrées dans les négociations alors qu’elles devraient en être le point de départ».