La publication des textes d'application sur les zones de non-traitement (ZNT) suscite la déception au sein des syndicats d'exploitants agricoles.
La Coordination rurale et sa section Grandes cultures entendent ainsi «demander une audience auprès du Président de la République pour revenir sur ces annonces qui ne se basent sur aucune donnée scientifique». Les organisations notent que ces décisions «risquent de multiplier les conflits de voisinages entre agriculteurs et riverains» et ne font que rajouter «de nouvelles contraintes, économiques (perte de surface ou de productivité, charges supplémentaires) et psychologique (suspicion des riverains) sans aucune compensation de ce nouveau préjudice». Dénonçant une «nouvelle surtransposition de la réglementation européenne venant ajouter une distorsion supplémentaire de concurrence», elles renvoient le Gouvernement à l'application de la loi EGAlim, à la fin des importations de «produits agricoles de pays qui n’ont pas les mêmes exigences en matière de pratiques phytosanitaires qu’en France et de définir les LMR (limites maximales de résidus) pour les aliments pour animaux importés sur lesquels aucun contrôle n’est effectué.»
La Fédération nationale des exploitants agricoles et Jeunes Agriculteurs décideront, en début d'année 2020, de la stratégie syndicale à mener afin de « trouver les mesures permettant à tous les agriculteurs d’avoir des solutions techniques ou des compensations face à cette nouvelle distorsion de concurrence». La FNSEA et JA apprécient, certes, la reconnaissance par les pouvoirs publics de la «méthode» qu'elles ont prônée de «chartes favorisant le dialogue associant maires, représentants des collectivités, ONG, associations de riverains», et le fait que «les pratiques agricoles équivalentes à une zone de non-traitement, pourront être prises en compte, conciliant protection des riverains et activités agricoles». Mais elles notent que «l'application immédiate de l’arrêté, pour toutes les cultures pérennes (arboriculture, viticulture...) et les cultures de printemps» contredit précisément cette méthode. En outre, il n'est pas fait «mention de la compensation des pertes que subiront nécessairement les agriculteurs avec le retrait de surface de leur exploitation».
Communiqué Coordination rurale – 23 décembre 2019; Communiqué commun FNSEA, JA – 20 décembre 2019